C’est un sujet sensible, car on s’applique le tatouage éphémère sur la peau, il est donc important de miser le risque de toxicité et le risque d’intolérance. Pour cela, les tatouages éphémères doivent respecter les dispositions du règlement « CE » n° 1223/2009 du 30 novembre 2009, et ses annexes, relatif aux produits cosmétiques. La mention CE sur l’emballage est loin d’être suffisante, car elle peut être liée à une autre norme, comme celle des jouets assez fréquemment.
Mais souvent, le vendeur met en avant l’ingrédient qui est à la mode. C’est par exemple le cas du génipa ou jagwa qui est très marketé. Bien sûr, ce n’est pas le seul ingrédient, et sa qualité, son mode d’extraction et sa concentration sont variables. Vous trouverez des milliers d’articles sur les tatouages au Jagwa, mais très peu vous indiqueront si l’encre provient de Chine et a été extraite au moyen de solvants chimiques, et si des conservateurs également chimiques sont ajoutés pour que l’encre ne s’altère pas.
C’est aussi le cas du soja, on voit même des publications mentionnant des encres à base de soja, alors qu’en fait c’est une base huileuse et non une encre à proprement parler. Il y a, entre autres, des pigments colorants qui sont ajoutés et dont la qualité est variable.
En fait, dans une encre pour tatouage éphémère, il y a en général au moins une base huileuse ou aqueuse (un solvant), un liant (une résine souvent), et des pigments colorants.
Parfois sont ajoutés des conservateurs quand il y a des ingrédients naturels ou de l’eau, mais c’est à éviter de préférence. Parfois des additifs sont également intégrés pour stabiliser certains pigments de couleur.
La résine est un agent liant ou fixateur qui améliore la tenue de l’encre. Il y a des alternatives plus ou moins bio comme la gomme xanthane qui est très utilisée dans les compositions alimentaires, mais est moins efficace dans une encre de tatouage éphémère.
Et puis il y aussi bien sûr une colle pour adhérer à la peau.
Les colles naturelles sont malheureusement assez peu efficaces (les colles à base d’amidon par exemple) ou bien peu recommandées (les colles à base de farine de blé peuvent être mal tolérées, et celles à base d’arachides peuvent entraîner de graves réactions allergiques, pires que celles au latex). Les colles utilisées sont donc assez souvent synthétiques, à base de copolymères qui constituent un film sur la peau permettant une adhérence durable du tatouage éphémère. Les polymères peuvent être classés en fonction de leur niveau de biodégradabilité, certains le sont plus ou moins que d’autres.
C’est l’ingrédient que vous verrez en premier dans la liste INCI généralement, car c’est celui qui est en quantité la plus importante.
Dans les pigments colorants, très peu sont végétaux en réalité. Les plus connus sont minéraux. Ce qui est encore différent des pigments synthétiques. On lit un peu n’importe quoi sur le sujet, par exemple que des pigments sont dérivés de pétrole. Ce sont les huiles qui étaient autrefois des huiles dites minérales, c’est-à-dire dérivées d’hydrocarbures. Elles ont été remplacées par des huiles végétales le plus souvent.
Les pigments les plus anciens sont des ocres, qui sont dérivés de minéraux contenant de l’oxyde de fer, et donnent des teintes marrons.
Un autre pigment traditionnel des tatouages temporaires est bien sûr issu du henné (il y a un article dédié à ce sujet, qui parle comme tout le monde de l’ingrédient à éviter, la PPD).
Le pigment noir le plus répandu est le charbon qui peut être minéral ou végétal. Il est le plus souvent minéral (noir de carbone). Sa qualité est à surveiller.
Un pigment colorant classique bleu est l’indigo, mais pas pour les tatouages éphémères. Pour les tatouages éphémères, on observe souvent l’utilisation de colorants alimentaires, qui sont plus inoffensifs mais dont la tenue est moins bonne.
Les plus connus sont la betterave, le curcuma, la chlorophylle et les anthocyanes (colorants rouges bleus des baies).
Dans les pigments, par principe de précaution, on cherchera à éviter les nanoparticules dont la pénétration dans l’organisme est encore mal maîtrisée.
Pour information, il existe en France un arrêté du 6 mars 2013 modifié fixant la liste des substances qui ne peuvent pas entrer dans la composition des produits de tatouages.
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