Les tatouages éphémères existent en réalité depuis des millénaires dans toutes les cultures. Tous les peuples se peignaient la peau avec des techniques variées avant les grands événements de leur vie ou les grands moments de leur tribu, pour être protégés par des divinités, pour se donner du courage, ou tout simplement pour s’embellir ou pour faire peur. C’étaient aussi des signes de reconnaissance claniques.
Nos ancêtres ont utilisé de l’argile, de la craie, des baies colorées, voire même le sang des animaux pour impressionner l’ennemi, comme camouflage pour la chasse ou comme signe de reconnaissance à l’intérieur d’une tribu. Des tribus amérindiennes utilisent encore aujourd’hui roucou et génipa notamment, et des tribus africaines kaolin et padouk.
Dès la préhistoire, les motifs qui étaient peints dans les grottes ont été transposés sur les corps. Certaines des méthodes les plus anciennes ne se pratiquent plus, comme celle de couper la peau avec des épines, puis d’appliquer sur la blessure de la suie ou du charbon mélangé à de la graisse animale qui laissait une marque sombre à la cicatrisation.
Et surtout, le caractère quasi-définitif de ce type de scarifications n’a pas la même finalité que la peinture corporelle, qui est temporaire et renouvelée, et représente une forme de communication et d’esthétisation du corps, sans la réduire à une simple décoration ludique. Selon les mots du célèbre anthropologue Claude Lévi-Strauss, « Il fallait être peint pour être homme ».
Certaines de ces coutumes ont persisté et sont arrivées jusqu’à nous, c’est le cas des tatouages au henné lors des cérémonies en Afrique du Nord, c’est le cas des Deh Chitra ou Gudna en Inde (peintures sur les corps). Ceux qui ont voyagé en Asie ont observé les Sak Yant, populaires par exemple en Thaïlande, qui reprennent des symboles bouddhistes apportant richesse et santé ou repoussent les dangers et autres mauvais présages. Nous connaissons aussi tous les motifs tribaux des maoris ou des polynésiens. Le mot tatouage vient d’ailleurs d’Océanie (tatau en polynésien), art sacré qui vient marquer des rites de passage ou le rang social.
Aujourd’hui, certains pays réglementent le port de tatouages, par exemple en Inde, seules certaines communautés étant autorisées à en avoir sur tout le corps. Les autres populations ne sont autorisées à avoir des tatouages que dans certaines parties du corps, surtout l’avant-bras (coude, poignet, côté de la paume).
Dans nos sociétés occidentales, le tatouage éphémère est devenu plus ornemental, perdant une part de sa dimension symbolique et sacrée. On voit par exemple des artistes de rue réaliser de petits motifs à l’aide de henné ou d’encres pas toujours inoffensives. La démarche d’OOZRO consiste justement à redonner un sens profond à ces tatouages éphémères, à travers des symboliques adaptées pour accompagner chacun dans différents moments de son chemin de vie, tout en garantissant une sécurité maximale.
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